Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris [Bienvenue à ceux qui le veulent...]

Il devait être midi alors que le jeune professeur entra dans la bibliothèque. Le soleil qui entrait par les fenêtre en cette froide journée de janvier inondait la bibliothèque d'une lumière intense. Il fit le tour de la salle remplit d'étagères avec les yeux et vit plusieurs étudiants assis à des tables, soit seuls ou en groupes, en train de lire ou de faire des devoirs. Il reconnut dans la foules de pitoyables petits étudiants certains qui assistaient à son cours, et d'autre encore plus pathétiques qui ne prenaient même pas la peine de venir à son cours. Franchement, c'était désolant pour le vampire de voir des étudiants bâcler leurs études, surtout si celles-ci s'avéraient décisives pour leur avenir. Ils finiraient sûrement sans emplois et ils boiraient dans un coin miteux comme... disons... le Chaudron Baveur. Juste à y penser, Mélénor fit un grimace de dégoût et il entama sa marche vers les rangées de livres qui s'étendaient à perte de vue. Il passa devant le comptoir où d'habitude était postés un bibliothécaire. Il soupira intérieurement de la paresse du personnel de cet grande école et alors qu'il traversait la marée d'étudiant qui passait leurs journées, il sentit les regards se posées et sur lui et surpris même chez certaines jeunes étudiantes de l'admiration. "Comme il est beau, le professeur Lupin" était ce qui résonnait dans sa tête lorsqu'il passa devant une table de jeune Serdaigle qui gloussèrent comme des dindes lorsqu'il passa devant elles. Il se tourna vers elle et leur offrit un sourire à faire fondre. Elles devinrent rouges toutes en même temps et il reprit sa marche, un sourire malsain sur les lèvres.

Et voilà, le tour est joué. Je m'étonne toujours de voir comment de simple mortelle peuvent littéralement fondre devant moi, mais on finit par s'habituer. De toute façon, ce n'est pas comme si elles avaient une chance...

Il rit intérieurement à cette pensée et entra entre deux étagères. Il commença à regarder le titre des volumes alors qu'il parcouraient les étages du doigt lorsqu'il vit un livre qui le fit écarquiller les yeux. Les vampires au cours des siècles, par Ebenezer Faar. Bien sûr ses parents lui avaient raconté alors qu'il n'était qu'un enfant l'histoire de la grande lignée des Lupin, comment cette famille fut divisé par les malédictions vampiriques et lycanthropes et qu'ils s'étaient entre-tués pendant des siècles jusqu'au jour où ces ancêtre, lassés de cette guerre futile avec ces barbares à poils longs, avaient disparues de la surface de la Terre, seulement en se camouflant parmi la société moldue et magique. Mais lorsque Mélénor le prit dans ses mains et en feuilleta les pages, il vit que c'était l'histoire de pratiquement des dizaines de familles vampires. Un sentiment d'excitation qu'il n'avait jamais ressenti, même lorsqu'il était... accompagné, apparut au creux de son ventre lorsqu'il se tournait pour aller au comptoir pour attendre le bibliothécaire qui négligeait sans aucun doute la maigre tâche qu'on lui avait confié. Il allait entamer sa parade devant les étudiants et étudiantes lorsqu'il entra en collision avec une étagère. Il recula, perdant l'équilibre, mais se ressaisit avant de tomber par-terre. Il regarda l'étagère, mais il se rendit que ce n'était pas une étagère, mais que c'était...

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Edward Cattermole tournait en rond dans sa salle de classe. Son cours maintenant terminé depuis quelques minutes, on aurait pu croire que les élèves s'étaient rués vers la porte de sortie, n'attendant que cela. Il n'avait maintenant pas dormi pour la deuxième journée consécutive, et il faut dire qu'il commençait sérieusement à le ressentir. Son sommeil était perturbé par ces foutues visions, qui devenaient de plus en plus fréquentes. Cette fois, tout ce qu'il voyait, ce n'était que des visions diverses montrant deux hommes blonds, un jeune, et un plus agé. Il était clair que ces deux-là ne s'aimaient pas beaucoup. Depuis maintenant les trente ans qu'il travaille à Poudlard. Il n'a jamais reçu de visions qui ne portaient pas sur lui-même, ou bien sur un membre de sa famille. Jamais des élèves, des professeurs, ou quiconque ce soit. La grande question, c'était de savoir si cette vision était du passé, ou était-elle à venir. Et de plus, quelle est l'impact qu'elle aurait sur sa vie. Détestant tant les jeunes élèves, M. Cattermole n'a jamais eu le courage de faire un petit tour à la bibliothèque de l'école afin de recueillir certains renseignements sur toutes ses visions, qui commençaient maintenant à l'importuner au plus haut point. Il était maintenant temps de découvrir ce que cette bibliothèque avait à cacher. Edward prit une grande respiration. Il savait au fond de lui que la chose à ne pas faire, serait surtout d'être humilié devant ces jeunes. Il devait rester confiant, comme il l'a toujours été. Et toujours garder son grand sourire. Il commenca donc à se diriger vers la bibliothèque, renoncant presque à plusieurs reprises, mais il garda son sang froid. Et entra dans cette bibliothèque trop éclairée. La plupart des élèves se retournèrent, probablement surpris de le voir flâner à la bibliothèque. Il leur répondit, avec son grand sourire habituel :

Qu'est-ce que vous regardez, vous ? Allez, remettez-vous au travail au lieu de vous tourner les pouces commes des imbéciles !

Certains se mirent à rire, d'autres obéirent sur le champ. Mais cela l'importait peu. Il pressa le pas et se dirigea vers la section dédié au pouvoirs spéciaux. Il chercha dans chaque rangée, de chaque étagère. Rendu à la troisième, il trouva ce qu'il cherchait. Le seul livre qu'il avait trouvé qui traitait des visions. Il se nommait : Les visions, ou rêves prémonitoires. Rêve ou Réalité ? Il se mit à le feuilleter rapidement. C'était exactement ce qu'il cherchait. Edward souhaitait garder son secret pour lui même. Il doubla de vitesse pour aller l'emprunter sans attendre un instant de plus. Concentré sur l'index du livre, il vint se heurter sur quelqu'un, qu'il reconnut aussitôt : Mélénor Lupin, un des hommes qui figuraient dans son rêve. Le bouquin lui glissa d'entre les doigts et tomba sur le sol.

Merde, pas lui. Ce fut les premières pensées que le jeune professeur eut en voyant qu’au lieu d’une étagère, c’était le vieux professeur Cattermole. Qu’est-ce que ce fou faisait ici? Même lorsque le jeune Lupin lui-même était encore étudiant, ce qui a bien y penser ne fait si longtemps que ça, Cattermole était toujours resté isolé du reste du monde. Une histoire de visions, ou un truc du genre. Mais le voilà qui se retrouvait devant ses yeux, l’air aussi ahuri qu’il devait l’être. Un simple coup d’œil aux émotions qui bouillonnait dans l’homme pour confirmer ses hypothèses. Il vit alors le livre que le vieux avait échappé lorsqu’ils étaient entrés en collision. Un sourire mesquin se dessina sur le professeur qui, plus rapide que le vieil homme, se dépêcha de ramasser le bouquin à ses pieds.

Les visions, ou rêves prémonitoires. Rêve ou Réalité? Tiens tiens, comme c’était… intéressant. Mais dans un élan de bonté, il tendit le livre vers le professeur. Non, bonté n’était pas le bon terme, il devait plutôt s’agit de pitié. Mélénor avait pris en pitié le vieux professeur qui ne sortait que rarement dans des endroits tel que la bibliothèque. Il avait la réputation de s’isoler et de sortir que rarement, alors un endroit toujours aussi occupé que la bibliothèque était un exploit en soit.

Bonjour, professeur Cattermole, quelle surprise! Tenez, c’est un livre des plus… intéressant que vous avez là. Je m’en voudrais de vous en priver, chuchota le professeur de Sortilèges, ne voulant pas déranger le calme de l’endroit.

Malgré les belles paroles du jeune vampire, il avait toujours gardé ce sourire de mauvais augure, du moins pour l'autre. Et même s’il avait seulement chuchoté, il s’était placé assez près du professeur de Divination pour être sûr qu’il l’entende. Mais son sourire n'était pas son sourire de chasse, ce sourire qu'il faisait lorsqu'il s'apprêtait à se repaître de sa victime. Penser à cela fit penser à Mélénor que le vieux professeur devait sûrement goûté le renfermé, pensée qu'il chassa aussitôt de sa tête avec dégoût. Comment avait-il seulement pu penser à manger le professeur Cattermole. Lorsque le vieil homme reprit possession de son livre, le jeune homme continua. Il avait le pressentiment qu’il n’en avait pas encore fini avec lui.

Alors, professeur, quel bon vent vous amène à la bibliothèque? Je crois bien que c’est la première que je vous vois à la bibliothèque dans toutes les années que j’ai passé ici. Mais comparées aux vôtres, je n’ai passé que très peu de temps ici, n’est-ce pas?

Il avait bien fait attention de continuer de chuchoter, cela éviterait qu’on surprenne leur conversation en même temps de déranger personne. D’une certaine façon, c’était presque une bénédiction de l’avoir rencontré dans un lieu comme la bibliothèque.

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Edward Cattermole suait à grandes gouttes lorsque le jeune professeur de sortilèges se pencha pour récupérer son bouquin. Il ne souhaitait en aucun cas qu'il ne lise une seule page de son contenu. Cela ne le concernait absolument pas. Toujours de plus en plus stressé, déja que le fait qu'il se tienne dans un lieu public l'angoissait au plus haut point, il observa Mélénor, qui regardait maintenant la couverture du livre. C'est alors qu'il lui marmonna quelques mots que M. Cattermole eut de la difficulté à comprendre. Il parlait de surprise de le voir ici, et à quel point c'était un livre interessant.... Mais il n'écoutait pas vraiment.

Allez ! Donne-moi ce livre sale jeunot ! Tu n'as même pas les connaissances requises pour le lire, et tu est si jeune... Tu ne mérites pas de le toucher !

On aurait pu croire que Lupin l'avait entendu dans ses pensées. Il s’exécuta aussitôt, et lui remetta son livre. Cattermole ne comprenait pas pourquoi ses vivions ne l'avaient pas prévenu de touts les événements qui étaient pour arrivées aujourd'hui. Elles étaient encore si troublées par ces visions étranges portant sur Mélénor, et un autre jeune homme qui lui était inconnu. Et si il se servait du professeur afin de découvrir cette personne ? Mais malheureusment, Lupin fut plus rapide que lui :

Alors, professeur, quel bon vent vous amène à la bibliothèque? Je crois bien que c’est la première que je vous vois à la bibliothèque dans toutes les années que j’ai passé ici. Mais comparées aux vôtres, je n’ai passé que très peu de temps ici, n’est-ce pas?

Edward savait très bien qu'il se jouait de lui. Le professeur savait très bien pourquoi il était ici. Alors il n'était pas question qu'il ne lui rappelle. Il avait encore beaucoup de choses à faire et puis... Mais qu'est-ce que cet homme faisait à quelques centimètres de lui ? Le vieux profeseur recula de quelques pas et gifla Mélénor au visage.

Vous savez que c'est très effronté ce que vous faites la ? Spécialement à un vieil homme comme moi ! N'avez-vous pas honte ?

Cattermole savait que gifler un professeur pouvait lui entraîner de graves conséquences. Mais cette fois, il était allé beaucoup trop loin ! Edward n'avait jamais aimé ce jeune professeur depuis qu'il enseignait à Poudlard. Il était encore trop... inexpérimenté de la vie pour pouvoir enseigner à des élèves. Mais il avait encore besoin de lui. Mélénor serait peut-être la clé de toutes ces foutues visions, s'il pouvait simplement lui dévoiler le nom de l'autre petit qui était dans son rêve. Il pourrait ensuite tout régler dans le calme, dans un coin isolé, ou personne ne pourrait les voir. M. Cattermole revint au moment présent. Il savait que ce professeur tenterait de faire quelque chose pour se venger de cette gifle. C'est pourquoi il devait faire distraction et changer de sujet au plus vite. Il lui montra son plus grand sourire arrogant, puis enchaina avec cette question qu'il voulait tant lui poser :

Professeur Lupin... avez-vous eu certains différents avec un jeune homme blond récemment ?

Aussitôt sa question posée, il le regretta presque à l'instant. Aussi perspicace que l'était Mélénor, il n'hésiterait probablement pas à lui demander pourquoi il s'interessait à tout ça. Il devait empêcher Lupin de tout découvrir sur lui. C'était de la plus haute importance. Cet homme était dangereux, et Edward le savait.

Merde ! se dit-il.

Il ne savait pas trop quoi attendre du professeur, n’ayant pas eu l’occasion de le voir assez souvent pour savoir quel genre d’homme il était, mais il s’attendait certainement pas à ça. La première chose qu’il sentit fut la douleur, une douleur brûlante sur sa joue. Puis, il vit le décor changer autour de lui, le vieux professeur glissant sur le côté. C’est seulement après une seconde ou deux qu’il réalisa ce que le vieil homme avait fait. Il ferma les yeux le temps de reprendre le contrôle de ses émotions. Il ne voulait surtout pas avoir un élan de rage en pleine bibliothèque. Cela donnerait en même temps satisfaction à ce vieillard, qui le sermonna sur ses bonnes manières. Comme s’il avait besoin de remontrances sur ses bonnes manières! Il décida de rien répondre, il se contenta de foudroyé le professeur du regard, mettant toute la rage qu’il avait dans ce regard. S’il ne pouvait pas l’exprimer en mots, il l’exprimerait autrement.

Il faisait tout en son possible pour empêcher sa main d’aller frotter sa joue, celle qui avait été giflée. C’était une autre satisfaction qu’il ne voulait pas donner au quinquagénaire. Il continuait de fixer le vieil homme de son regard assassin. Il voyait bien que le professeur avait la tête ailleurs et il eut le malheur de recroiser le regard de Mélénor. Aussitôt, le jeune homme sauta sur l’occasion alla jeter un coup d’œil aux préoccupations du professeur. Ce qu’il vit le troubla au plus haut point, car il se vit dans les pensées de Cattermole. Que faisait-il là, ou plutôt, pourquoi pensait-il à lui? Quel genre d’obsession faisait-il envers le jeune homme pour hanter ses pensées à ce point. Mais à côté de lui, il y avait quelqu’un d’autre… Vincent! Comment était-ce possible!? Tout cela se passa en quelques secondes, ce fut la seule chose qu’il eut le temps de voir lorsqu’il reporta son attention sur le professeur. Lorsqu’il entendit les paroles du professeur de Divination, il ne sut comment réagir en premier lieu. Sa première réaction fut de sourire, réflexe naturel qui induisait plus d’un en erreur sur les véritable émotions du vampire. Ensuite, le puzzle s’assembla de lui-même. Il prit soin de rester loin du professeur lorsqu’il lui répondit.

Hum… laissez-moi réfléchir un instant, commença le jeune homme, feignant de réfléchir. Non, rien ne me vient à l’esprit. Pourquoi cet intérêt si je puis me permettre, professeur Cattermole?

Dès qu’il croisa les yeux du professeur, le jeune Lupin su immédiatement que le vieil homme avait compris son erreur, ce qui rendait la situation encore meilleure. Il parlait d’une voix calme, glaciale, avec une courtoisie aussi fausse que son sourire. Alors il essayait de lui tirer les vers du nez, comme c’était intéressant. Pas de chance que Mélénor savait maintenant exactement ce que le vieux professeur voulait et il ferait tout pour ne pas lui donner. On n’avait pas accès aux Lupins si facilement, certainement pas un vieux sénile comme Cattermole. Mais il restait tout de même une question à répondre, le pourquoi. Pourquoi ce vieux professeur s’intéressait-il si soudainement à son frère et lui?

Ce qui était le plus drôle, dans toute l’histoire, c’était qu’il n’avait réellement jamais eu d’altercations entre son frère et lui, ils s’entendaient même à merveille. Alors peu importe quelle idée le professeur avait dans la tête, cela ne fonctionnerait jamais. Jamais il ne ferait de mal à son petit frère, il n’avait que 11 ans. Mélénor attendit, même s’il ne s’attendait pas à grand-chose. Il était presque sûr que le vieux professeur ne lui dirait pas ses intentions aussi simplement, mais il préférerait ne pas être encore blessé en cours de route.

Messages : 14 Date d'inscription : 11/03/2013

Edward Cattermole n'en revenait toujours pas de la scène qui se déroulait sous ses yeux. Avec cette gifle, il avait reprit le contrôle de la situation, mais l'avait encore perdu. Il était lui même tombé dans le piège qu'il avait crée. Mélénor savait maintenant. Et quant à lui, il ne savait plus quoi faire. Son petit visage de haine ne le surprit pas par contre. M. Cattermole savait qu'il était difficile de mettre ce jeune homme en rogne, et il était tout de même fier d'y être arrivé. Il n'était pourtant pas fier de ce qu'il a répliqué par la suite. Cet homme était le mal incarné. Il profitera de chaque occasion qu'il a pour descendre quelqu'un encore plus bas. Puis lorsqu'il sera là, gisant sur le plancher, il s'attaquera à ses restes. C'était exactement ce qui arrivait au vieil homme. Pourtant malgré ses nombreuses années d'expérience de plus à cette école, il était désaventagé, dans un lieu public dans lequel il ne s'est jamais pointé auparavant. Alors que le professeur lui demanda la raison de son intérêt à cette chose, question qu' Édward attendait, il se mit à réfléchir à grande vitesse. Que pouvait-il répondre sans se mettre encore plus dans le pétrin ? Il ne connaissait pas assez mélénor pour connaître ses faiblesses, n'y rien d'autre à propos de lui. Plus le temps avancait, plus Cattermole savait que Lupin sentait la victoire approcher. Il devait réagir au plus vite :

Vous savez quoi ? Je... Je... Je...

Cette fois c'était fini. Il avait tout fait foirer. Une fois de plus. Il devait se ressaisir ! Où était passé sa confiance en lui-même ? Le temps où il faisait taire tout le monde avec son petit sourire insolent ? Il fixa Mélénor durant quelques secondes. Il avait enfin trouvé un adversaire à sa taille. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Il devait se montrer confiant et dire ce qu'il avait à dire à Lupin. Il avait beau être un pur imbécile, s'il lui disait la vérité, cet homme finirait peut-être par avouer ses connaissances sur les visions qui perturbent son sommeil. Il pointa le livre de son doigt.

Vous savez ce que c'est que ca ? dit-il en pointant son livre. Eh bien ce genre de truc m'arrive tout les soirs et m'empêche de dormir. Elles portent généralement de choses diverses, des personnes, mais surtout d'événements futurs de ma vie. Cela fait maintenant depuis maintenant 3 jours que ce sont les seules visions qui me reviennent en boucles. Des visions portant sur vous, et sur ce jeune homme. Peu importe quel est le lien entre vous deux, je dois savoir qui il est. De cette façon, je pourrai faire en sorte qu'elles s'arrêtent. Ces visions se réalisent toujours, Mélénor. Je sais donc très bien que vous connaissez ce jeune homme, surtout vu la façon dont tout été dit dans cette vision. Maintenant, allez-vous me dire ce que vous savez ? Oui ou non ? Je n'ai rien contre vous. Mais ne me forcez pas à trouver une raison.

Edward pensait avoir fait la bonne chose. Une fois cette histoire terminée, ses visions allaient redevenir normales et il pourra enfin prévenir des événements comme celui qui se passait en ce moment même. Mais Mélénor allait-il collaborer une bonne fois pour toutes ? Il prit une grande respiration. Tout reposait sur le professeur maintenant. Et il se demandait bien pourquoi il lui avait laissé ce choix.

Sa question avait eu l’effet escompté. Le jeune cria victoire intérieurement lorsqu’il vit l’air déconfit du professeur. Il en avait presque oublié sa gifle, mais ce n’était pas assez. Il devait comprendre ce que c’était de lever la main contre lui, contre Mélénor Lupin. Il avait eu l’avantage, mais on garde rarement l’avantage contre le professeur de Sortilèges. Ce dernier hésitait rarement à mettre ses scrupules de côté quand il s’agissait de remettre quelqu’un à sa place. Le pauvre professeur cherchait désespérément une réponse à lancer au vampire, sûrement pour ne pas perdre la face. Mais de son point de vue, Mélénor trouvait qu’il était un peu trop tard même pour ça. Cependant, le vieil homme tenta tout de même de répliquer quelque chose, mais il ne réussit qu’à s’enfarger dans sa propre langue et de bégayer. Il balbutia quelque chose avant de retomber dans le silence.

Il était évident, autant pour le jeune Lupin que le professeur Cattermole, que le professeur de Divination ne savait plus quoi dire. Ou s’il savait quoi dire il ne savait pas comment le dire. Cette pensée cocasse amena un petit sourire hilare sur les lèvres du jeune homme, mais rapidement remplacé par le sourire faussement aimable, tellement faux que cela en devenait insultant, qu’il avait quelques secondes plus tôt. Il se pencha vers le professeur, tout en gardant ses distances pour éviter une autre gifle et plaça une main derrière une de son oreille.

Pardon? Je ne vous ai pas bien entendu…

Ils continuèrent de se regarder pendant quelques secondes, avant que le vieux professeur trouve finalement ses mots. Et quels mots! C’était un vrai monologue que M. Cattermole servit à Mélénor. Il révélait au jeune professeur qu’il avait des rêves prémonitoires tous les jours, toutes les nuits, et qu’il n’était pas capable de dormir. Il ne voyait pas où il voulait en venir avec ses troubles du sommeil jusqu’à ce qu’il entende les récentes visions qu’il avait. Alors c’était pire qu’il pensait, c’était rendu qu’il rêvait à lui. Cependant, le jeune professeur n’était pas égocentrique au point de penser qu’il s’agissait d’un de ses nombreux fans, car il doutait fortement que le professeur Cattermole en faisait partit. Au lieu, il réalisait que le professeur avait des visions sur son futur à lui. Et que cette vision avec un jeune blond n’était pas un événement passé, mais un événement futur! La question qu’il lui avait demandée prenait maintenant un tout autre sens.

Il prévint aussi Mélénor que ses visions se réalisaient toujours et que malgré ce qu’il disait, le vieux professeur savait qu’il connaissait un jeune homme blond. C’était bien vrai, mais pourquoi entrerait-il en conflit avec son frère? Il ferait pratiquement tout pour lui. Était-ce la raison de leur dispute? Dans combien de temps cela allait-il se produire? C’était rendu au tour de Mélénor d’avoir plein de questions pour le professeur, mais il ne voulait pas dépendre de lui. Plus encore, il ne voulait pas le montrer, car il connaissait la réputation du professeur de son temps en tant qu’étudiant.

Maintenant qu’il savait ce qu’il savait, s’en prendre au professeur n’était plus une option. S’il voulait savoir quoi que ce soit sur son avenir, il devait travailler avec le vieux professeur. Mais ce n’était certainement pas de gaieté de cœur. Cependant, avant de continuer quoi que ce soit, Mélénor pensa qu’il était important de remettre les pendules à l’heure de prendre un nouveau départ avec le professeur. S’ils étaient pour travailler ensemble afin de comprendre cette vision, il était important qu’il trouve un terrain d’entente. Et aussi dur que cela était à admettre pour Mélénor, cela commençait par faire confiance à M. Cattermole et de faire amende honorable.

Eh bien, professeur Cattermole, le moins qu’on puisse dire c’est que vos révélation sont pour le moins… troublantes, si je peux le dire ainsi. À la lumière de ce que vous venez de me révéler, je crois qu’il serait plus approprié de continuer cette conversation dans mon bureau. Ou dans le vôtre, je n’y vois aucun inconvénient.

Mélénor était certes réputé pour être quelqu’un d’arrogant et hautain, et il le savait, même s’il ne comprenait pas comment on pouvait penser cela de lui. Par contre, lorsque la situation le demandait, Mélénor savait aussi être quelqu’un de plus humain et qui savait travailler avec les gens. Après tout, ce n’était pas parce qu’ils étaient inférieurs qu’ils ne pouvaient pas être utiles.